
« Le Cercle fermé » de Jonathan Coe est une suite perspicace et souvent mordante à « Bienvenue au club », nous retrouvant vingt ans plus tard, à l’aube du nouveau millénaire et sous l’ère de Tony Blair. Coe réussit avec brio à dresser le portrait d’une génération qui voit ses idéaux de jeunesse se confronter aux réalités d’un monde en pleine mutation, marqué par la mondialisation et les prémices de conflits internationaux majeurs.
Le roman excelle dans sa capacité à mêler les destins personnels des personnages, que l’on retrouve avec plaisir, aux grands événements historiques de l’époque, tels que le bug de l’an 2000 et les attentats du 11 septembre. À travers leurs évolutions, leurs désillusions et leurs compromis, Coe offre une critique acérée de la société anglaise et de la politique de Tony Blair, avec une lucidité à la fois réjouissante et parfois inconfortable.
L’humour « so british » de Coe est toujours présent, apportant une légèreté bienvenue à des thèmes parfois sombres. Cependant, certains critiques ont noté que « Le Cercle fermé » pourrait être légèrement en deçà de « Bienvenue au club », avec une intrigue parfois un peu lâche et un nombre important de personnages qui peuvent rendre le récit moins concentré.
Néanmoins, l’ouvrage reste une lecture riche et stimulante, offrant une fresque ambitieuse d’une époque charnière et une réflexion profonde sur le passage du temps et l’évolution des convictions. Le diptyque que forment « Bienvenue au club » et « Le Cercle fermé » constitue une œuvre marquante de la littérature anglaise contemporaine.