Cracovie

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1241 : la terreur déferle sur l’Europe. Montés sur leurs fiers destriers, des maraudeurs sanguinaires détruisent tout sur leur passage, se livrant au viol et au pillage. La prospère Cracovie n’échappe pas au fléau mongol. 

Du haut de la tour de la basilique Notre-Dame, un guetteur aperçoit le danger à l’horizon. Il prévient tout Cracovie, en jouant l’obsédant hejnal à la trompette. Avant qu’il ait pu achever son morceau, un attaquant le vise d’une flèche en plein cou. Alors qu’il s’effondre, l’air s’interrompt brusquement.

Cette légende, aussi tragique qu’héroïque, est emblématique de Cracovie, éblouissant centre de culture et de connaissance voué à la souffrance malgré la vaillance de ses habitants.

Car si ce fut probablement le premier épisode du genre pour la ville, ce ne fut pas le dernier. Tatars, chevaliers Teutoniques, Russes, Suédois, Autrichiens, nazis et communistes se succédèrent pour y semer le chaos. Mais Cracovie résista.

Au XXIe siècle, Cracovie est une destination dynamique prisée pour sa scène artistique d’avant-garde, sa musique jazz, son théâtre de rue et sa vie étudiante. La Vieille Ville est un feu d’artifice architectural où gothique, Renaissance et baroque retracent 750 ans d’histoire. Les anciens quartiers juifs de Kazimierz et Podgórze connaissent un afflux vivifiant d’énergies créatrices. Longtemps silencieuses, les anciennes synagogues abritent aujourd’hui galeries d’art, librairies et centres culturels.

Au sommet de la tour de Notre-Dame, un garde joue encore aujourd’hui le hejnal en s’interrompant au même endroit que son prédécesseur, il y a plus de huit siècles. Il agite ensuite sa trompette par la fenêtre. L’histoire originelle n’est peut-être pas avérée, mais comment l’oublier quand elle traduit si bien l’histoire et l’héroïsme de cette cité médiévale ?