De toutes les communautés religieuses de l’Inde, ce sont les jaïns qui ont pour toute forme de vie, même la plus minuscule, le plus grand respect. Les plus dévots se masquent la bouche et balaient le chemin avant d’y poser leurs pas pour ne pas avaler ni écraser ne serait-ce qu’un moustique. Ils ne boivent de l’eau que filtrée plusieurs fois, pour avoir la certitude que toute trace de vie en a disparu, et ne mangent jamais dans l’obscurité afin de ne pas croquer dans un insecte qui se serait posé sur le plat. Dans leurs temples, les jaïns se servent de grains de riz pour tracer symboles bénéfiques et formules incantatoires sur des tablettes en bois. A leurs yeux, le riz représente l’accomplissement auquel ils aspirent : briser, en faisant le bien autour de soir, le cycle des réincarnations. Car, une fois décortiqué, il est la seule céréale qui ne germe pas ; le riz n’a qu’une vie.
mbeworld.blog 