
« La Couleur du Bonheur » de Wei-Wei, publié chez Denoël en 1996, est une fresque romanesque immersive qui nous transporte dans la Chine du début du XXe siècle. Le roman suit Mei-Li, une jeune femme contrainte à un mariage arrangé avec un homme infirme, tout en nourrissant un amour interdit.
Wei-Wei dépeint avec une grande sensibilité les défis d’une époque où les traditions ancestrales écrasent les aspirations individuelles, notamment féminines. L’autrice excelle à retranscrire le poids des conventions sociales, la superstition et la résilience face à un destin souvent cruel. Sa prose, poétique et évocatrice, donne vie à cette Chine en pleine mutation, offrant un cadre riche aux drames intimes.
Le personnage de Mei-Li est particulièrement poignant, symbolisant la force et la quête de liberté dans un monde restrictif. Le roman ne se contente pas de raconter une histoire d’amour impossible ; il explore aussi la condition féminine et les choix difficiles imposés par la société. Bien que le rythme puisse sembler contemplatif, il permet une profonde immersion dans l’âme des personnages.
En somme, c’est un récit émouvant et magnifiquement écrit, offrant un aperçu fascinant d’une Chine tiraillée entre passé et modernité, et soulignant la persistance de l’espoir même dans l’adversité. Un livre marquant pour une plongée réussie dans l’histoire et les cœurs.